Gibloux: du démarchage anti-mines provoque la confusion
Le porte-à-porte mené par la Fondation suisse de déminage a provoqué l'inquiétude des riverains, qui ont cru à une arnaque.

Mardi 12 mars, des employés de la Fondation suisse de déminage (FSD) ont fait du porte-à-porte dans la commune de Gibloux pour récolter des dons. Sans le vouloir, l'ONG spécialisée dans la lutte antimines a ainsi provoqué une petite panique chez les habitants.
Selon la commune, certains employés de la fondation auraient effectivement dit aux citoyens que la collecte était une action menée par la commune, alors que ce n'était pas le cas. "L'ONG n'a jamais contacté l’administration communale pour une quelconque collecte conjointe", indique Gibloux dans un communiqué de presse ce mardi.
Croyant à une arnaque, plusieurs habitants ont contacté l'administration communale, confirme Julien Gremaud, le syndic. Les voitures des représentants de la FSD, basée à Genève, étaient immatriculées en France, ce qui a encore participé à la confusion générale. Un appel à la prudence a alors été publié sur l'application iSarine.
Sept patrouilles de police
La population inquiète a appelé la police: pas moins de sept patrouilles ont été dépêchées sur place. Les forces de l'ordre ont cependant rapidement remarqué que les employés de la fondation étaient légitimes et autorisés à procéder de cette manière. Le message sur iSarine a donc été supprimé.
Si la commune respecte le travail de la Fondation suisse de déminage, elle critique néanmoins la forme de la démarche. "Utiliser le nom d’une commune afin d’attirer des dons est non seulement peu élégant, mais surtout immoral", écrit-elle dans le communiqué de ce mardi.
Dons annulés
Contactée, la fondation dément. "Nous faisons du porte-à-porte dans le canton de Fribourg depuis longtemps, mais nous ne disons jamais que c'est une action communale", affirme Alexandra Brutsch, la cheffe de communication de l'ONG. "Nous ne pouvons cependant pas contrôler les propos de tous nos employés."
Alexandra Brutsch regrette la réaction de la commune. "Suite à l'appel à la prudence partagé sur les réseaux, je comprends que les habitants aient contacté la police. Beaucoup de personnes nous ont appelé pour annuler leurs dons, croyant que nous n'étions pas une organisation légitime. Nous subissons un important manque à gagner." La FSD a également mené du porte-à-porte à Autigny, Cottens et Chénens, dans le cadre d'une campagne de sensibilisation en Suisse romande.